Située au sommet du village perché de Joucas, entre Gordes, Murs et Roussillon, se trouve une ancienne commanderie templière. Patrimoine privé, elle fut autrefois le centre d’une activité templière, avec plusieurs fermes dans la vallée du Luberon à gérer.
C’est au douzième siècle que des hospitaliers de saint Jean de Jérusalem installent sur un morceau de rocher, dominant la vallée, leur commanderie. Ils vont installer un fort autour duquel plusieurs familles de paysans vont venir s’installer.
C’est grâce à une bonne fiscalité que l’ensemble va petit à petit se développer, notamment à l’aide d’arrivée de Vaudois. Malheureusement, durant les guerres de religion, ces Vaudois vont massacrer les templiers et utiliser alors la place forte qu’ils ne quitteront qu’en 1591, après l’avoir fortement vandalisée, ne laissant que très peu de traces de cette époque.
C’est l’ordre de Malte, propriétaire du lieu depuis 1564, qui réinvesti les lieux et les restaure.
La commanderie de Joucas fait partie du Grand Prieuré de Saint Gilles dont elle est l’une des plus faibles commanderies. L'essentiel de ses ressources se situe surJoucas et ses environs directs. On compte bien entendu le château et son jardin, des bâtiments à vocation agricole, un domaine de terres labourables et un grand bois de chênes verts. En plus, le Commandeur perçoit quelques censives et lods, un droit de tasque et la dîme à la 18e gerbe, mais au final bien moins qu’ailleurs… et alors que la plupart des commanderies vont aux chevaliers admis dans l'Ordre, moyennant la preuve d'un nombre respectable de quartiers (Généralement 4 en lignée paternelle, 4 en lignée maternelle), se contente-t-on pour Joucas d'un religieux conventuel issu de la bonne bourgeoisie.
Les tentions montent entre la commanderie et les occupants des terres. Le curé de Joucas, Véran Julien, créé des soucis avec la population mais l'évêché d'Apt défendra Julien. A partir de 1784, il s’affronte à plusieurs reprises avec le commandeur, mais celui-ci, ne souhaitant se laisser dicter par un simple curé, reste intransigeant. A la révolution française, la place forte est de nouveau assiégée et vandalisée, si ce n’est partiellement détruite.
Ses façades et ses toitures lui ont valu une inscription au patrimoine historique par arrêté du 5 août 1976.
Si le gros de son ancienne structure défensive (enceinte fortifiée) n’est plus, il est toutefois encore possible d’y observer des vestiges d'anciens éléments défensifs, ou encore de la chapelle qui, devenue trop petite, ne fut au XVIIIe siècle utilisée principallement que par les occupants de la place forte. A l'interieur de celle-ci, plusieurs voutes en pierre de taille sont visibles.
Cette propriété a été rénovée par la même famille d'industriels et artistes pendant près de 50 ans, jusqu'à la vente en 2006 à un homme d'affaire Anglais par l'intermédiaire de Jean-Christophe Rosier à l'Agence ROSIER de Gordes.